Charly Kestelyn est un·e musicien·ne et artiste visuel·le queer travaillant la photographie, le fusain, la peinture et la sculpture. Comme une vibration, ses œuvres sont le fruit d’un mal-être profond, étalé sur plusieurs années, dont iel tente de s’extirper à travers l’art et la musique, dans l’espoir de s’affranchir enfin de ces maux que nuls mots ne sauraient révéler. Animé·e par un intense désir de se libérer de pensées destructrices, l’artiste matérialise ses sensations — comme un besoin brûlant de laisser jaillir l’incessant sentiment de névrose.
Ses œuvres témoignent de son rapport au corps : un vaisseau de passage qu’il nous faut abîmer avec le plus grand des amours. Dans sa vivacité, sa douceur et sa sublime diversité, tout autant que dans sa faiblesse, ses douleurs, ses marques du temps et des épreuves, le corps conserve une splendeur immuable, empreinte de sensualité jusque dans sa propre décrépitude. C’est dans ses recroquevillements, ses saignements et ses torsions qu’il se déploie le plus, laissant transparaître toute l’ignobilité qui compose sa splendeur la plus profonde. Il s’agit d’un voyage à travers la souffrance de l’âme humaine, et de la pureté que celle-ci, paradoxalement, nous inflige. Dénuées de toute duplicité, ces représentations de l’âme sont dures, douloureuses, et empreintes de sincérité.
C’est donc à travers des corps abattus, tendus et tumultueux que l’artiste vous invite à redécouvrir votre propre âme, parmi les traces que le temps a laissées, et à vous abreuver de sa beauté — dans une tentative de rendre hommage à cette frontière invisible et poétique qui sépare la vie de la mort.